Les survivants - édito février 1/4
3, 5, 10 ans sans visites, sans catéchèse, sans sacrements… Toklo, Poboleiko, Leihpasooki, Kwiwowaki…
Ces petites communautés naissantes ne
demandaient pourtant pas mieux que de s’affermir dans la foi. Ils avaient délaissé
les esprits pour suivre le christ et rejoindre la grande famille des chrétiens. Motivés par le passage de catéchistes, de sœurs, d’un père, et voilà qu’ils se
retrouvent seuls, sans explication : les visites se sont fait plus rares,
puis plus rien… des brebis sans berger.
Beaucoup d’entre elles se sont alors tournées
vers les protestants, quand il y en a, d’autres vers les bouddhistes, d’autres ont
recommencé à offrir des sacrifices aux esprits, sait-on jamais, leur infidélité
momentanée pourrait passer inaperçu aux yeux des morts qui rôdent sans cesse en
quête d’un mauvais coup !
Quelle dommage me direz-vous, mais la faute à qui ? Jusqu’il y a peu
les territoires à visiter étaient immenses, la valse des pères dans le secteur
n’a pas facilité le suivi, les catéchistes se sont fait plus rares… mais quelle
joie quand on arrive dans une petite communauté chrétienne qui malgré tout est restée
fidèle à sa foi ; sans doute une joie comparable à celle de la veuve qui
retrouve sa pièce perdue (Lc 15,8), du berger qui retrouve sa brebis (Lc 15,3).
Comment se fait-il que nous découvrions encore maintenant des familles chrétiennes jusqu’ici ignorées après un an et demi de présence à Maetan pour ma part et 8 mois pour les sœurs ?
Lorsque je suis arrivé il n’y avait pas de catéchistes,
et personne ne m’a fait faire le tour du propriétaire. C’est donc peu à peu,
par les confrères, les villageois, d’anciens catéchistes, au détour d’une
conversation qu’on nous indique que dans tel village reculé habite(nt) 1, 2, 3
familles catholique(s).
Nous faisons un premier passage, et après la joie des retrouvailles,
nous soufflons sur la braise qui couvait encore sous la cendre… qui sait, peut-être
que de ces quelques familles de survivants, le feu qui a brulé les premiers
disciples va se propager dans les familles voisines…
Au menu de vos prochains éditos : la rencontre de chacune de ces communautés renaissantes : (Ta)Toklo, Poboleiko et Leipasooki. Accompagnez-les de vos prières et vivez avec nous la joie de la mission !

