Singing in the rain, un bon programme pour cette saison des pluies: cinq
mois sous l’eau, alors autant prendre les choses du bon côté.
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Marcher sous la pluie pour aller prier dans les villages, inaccessibles en voiture pendant la saison pluie |
Les pistes sont inondées donc beaucoup de villages difficilement
accessibles, notamment pour les sœurs qui ne conduisent pas la moto en
montagne. Mais c’est l’occasion d’enfiler les chaussures de marche et de nous
mettre à l’école de nos vénérables anciens, Guillou, Quintard…, et de marcher
quelques heures pour atteindre les villages. Une petite équipe du centre est
donc parti le weekend end dernier porter la bonne nouvelle à Takodei, Blaklo et Moklo : Pi Hpin (une
postulante karen), Henri (volontaire du centre), Soodi et Booyi (élèves du
centre et catéchistes pour l’occasion) et pado Antoine. Après avoir garé la
voiture au bout de la route en béton, nous avons entamé notre excursion de deux
jours. Deux jours de joie pour chacun de nous et, je l’espère, pour les
villageois, de la sueur (les côtes sont raides), des sangsues, mais pas de larmes.
La vue de nos hôtes nous a fait relativiser la fatigue des heures de
marche : nous sommes en pleine période de plantation du riz donc tout le
monde au village part tôt le matin et revient le soir extenué, trempé et le dos
en mauvais état. Le départ de beaucoup de jeunes pour la ville pèse lourd à
cette période. Cau Yeida est le chef chrétien du village de Lekla. Son unique
gendre est parti travailler à Bangkok après 3 mois de mariage, c’est assez
fréquent, les autres enfants sont à l’école. Il s’est fait un lumbago il y a
trois semaines et est incapable de travailler. Il a fait des heures de route
pour parvenir à l’hôpital, où il a eu droit à ses trois minutes de
consultation, il est sorti avec des vitamines et du paracétamol, le médecin lui
a dit que si ça n’allait pas mieux la semaine prochaine il fallait revenir… vu
l’état de la route et ce que cela lui a couté d’aller jusqu’à Maetan, je
comprends qu’il soit resté chez lui. Sa femme part seule tous les matins
planter le riz, aidée tant bien que mal par d’autres villageois qui ont leurs
propres terres. Le soir elle ne tient plus debout. Mais la saison des pluies
apporte aussi beaucoup de joies : malgré la fatigue, les maux de dos, les
maladies, lorsque de nombreuses familles se retrouvent pour aller planter le
riz ou le maïs ensemble, on rit beaucoup, on mange et on boit dans les dais,
les maisons de bambou au milieu des champs, et on tache de se réchauffer comme
on peut. La journée les villages sont presque vides, les enfants à l’école, les
parents aux champs, ne restent que les personnes âgées et les nourrissons :
c’est une belle pastorale aussi, je ne suis pas sûr qu’on se comprenne très
bien mais en tout cas ils sont heureux des visites et c’est une bonne occasion
de bénir ces personnes qui habituellement se font discrètes. Qui sème dans les
larmes moissonne dans la joie, c’est ce que nous pouvons leur souhaiter de
mieux, alors que le Seigneur bénisse toutes ces familles et apporte le
réconfort à ceux qui peinent, amitié à chacun.
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La marche avec les jeunes jusqu'au village, quelques peines, beaucoup de joies! |
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Deux jeunes catholiques du centre Joseph Quintard accompagnent pour prier dans les villages |